Nadia, Activ'Actrice parisienne, nous fait découvrir "S'écrire", le projet d'Ibtissame dans une interview-reportage.

 

 

 

"La communauté d’Activ'Action – est certes un lieu d’échange et de soutien mais c’est aussi un formidable terrain d’expérimentation où chacun à la possibilité de proposer à son tour des activités sous forme d’atelier collectif.

Ibtissame, elle, nous invite à mettre du baume sur nos maux grâce à l’écriture. Elle a développé ses propres outils qui visent à libérer notre charge émotionnelle et à trouver nos propres solutions. À nous ensuite de nous approprier ces outils et de les utiliser à notre guise. C’est là où réside l’intérêt de cet atelier animé par Ibtissame : nous rendre autonome.

 

Je suis allée à la rencontre d’Ibtissame pour lui poser quelques questions. Interview en plein air dans le Square des Recollets confortablement installée sur la pelouse non loin du Canal Saint-Martin... avec un dictaphone qui décide de me lâcher au moment fatidique. Heureusement l’application de mon smartphone m’a sauvé la mise.

Je décide de commencer l’interview par l’icebreaker de son propre atelier d’écriture auquel j’ai participé à la Maison des Ensembles."

 

Nadia : Ton atelier d’écriture commence par un petit jeu pour se présenter, peux-tu faire de même en nous citant ton animal préféré et au moins trois qualités que tu prêtes à cet animal ?

 

Ibtissame : Mon animal préféré est le Phénix. Les trois qualités, eh bien c’est un animal qui est très puissant, qui renaît de ses cendres et qui voit toutes les choses d’en haut. Ce sont trois qualités que j’aime car elles permettent de mieux se transformer pour être meilleur.

 

N : C’est un animal qui te ressemble ?

I : Oui c’est un animal qui me ressemble.

 

Belle entrée en matière que le choix du Phénix, symbole fort de la mythologie grecque qui aujourd’hui revêt un sens plus général qui est d’apprendre de ses échecs pour ne pas reproduire les mêmes erreurs !

 

 

N : Quel est l’objectif de cet icebraker pour ton atelier ?

I : Je me suis inspirée de l’atelier Activ’Boost, l’icebreaker est fait pour créer un lien entre les membres du groupe. Le but est de permettre aux gens de se sentir à l’aise, de pouvoir s’exprimer plus librement. Avec plus tard une possibilité de créer une communauté où les gens pourraient se retrouver, se souder et créer des liens d’amitié.

 

N : C’est tout de même un jeu particulier basé sur les qualités ...

I : J’ai choisi celui-ci en particulier, parce qu’il permet de s’amuser mais aussi de se connaître.

On est pris dans une routine quotidienne, on ne prend plus le temps de se poser. Se poser des questions sur soi, de prendre le temps de connaître ses qualités, ce qu’on aime vraiment, ce qu’on a envie de faire.

 

Ce jeu est une manière de prendre conscience de nos points forts, puisqu’il est courant de découvrir que nous possédons déjà les qualités que nous attribuons à notre animal préféré ou tout du moins en grande partie. J’ai pu le vérifier avec l’ensemble des participants lors de l’atelier collectif.

 

N : Tu as animé récemment un atelier d’écriture à la Maisons des Ensembles – atelier filmé par l’équipe de production de Télé Matin ! Comment définirais-tu ton atelier ?

I : Je dirais une découverte, une découverte d’une part d’une technique d’écriture que les personnes ne connaissent pas forcément, c’est assez nouveau en France. D’habitude ce sont plutôt des ateliers d’écriture pour apprendre à écrire des romans, des poésies, pour s’exprimer d’une autre façon. Là ce sont des outils qui sont tournés sur soi, pour apprendre à se connaître. Ce sont des ateliers découverte : de soi, d’un nouvel outil et de l’impact que cela peux avoir sur soi. Ce qui est intéressant dans ces ateliers, c’est que tu découvres la force de tes pensées.

 

N : Une période de chômage a des conséquences psychologiques, est-ce que cette méthode d’écriture peut aider à lever certains blocages ?

I : Je pense que oui, lorsque l’atelier est centré sur un thème précis. Par exemple si j’anime un atelier sur le licenciement en utilisant l’outil “La situation”, cela permettra à la personne de voir comment elle la vécu, ce qui lui a déplu, puis trouver des solutions qui vont lui permettre de faire la paix pour tourner la page. Ressortir avec des choses qu’elle aura appris et compris. Cela pourrait être intéressant de faire des ateliers centrés sur l’entretien en situation de recrutement. Découvrir pourquoi les entretiens peuvent être difficiles.

 

Effectivement en général, les personnes en recherche d’emploi vivent assez mal l’entretien d’embauche, est-ce pour mieux préparer cet entretien ou pour réparer une situation mal vécue ?

Plutôt pour réparer. Prenons l’exemple de l’entretien traité avec l’outil “La situation” : il permet de comprendre pourquoi l’entretien s’est mal passé, comment la personne l’a vécu. J’ai également d’autres outils qui permettent de creuser beaucoup plus profond si c’est insuffisant. Cela permet de découvrir des choses sur soi, qui peuvent également avoir un lien avec la famille. Si je prend mon cas on me proposait toujours des postes à temps partiel parce que inconsciemment je refusais un poste en CDI. Et cela je l’ai compris par rapport à ce travail que j’ai fait.

 

Ces outils d’écriture peuvent donc servir pour résoudre des situations conflictuelles au travail, les comprendre voire les désamorcer. Ibtissame nous forme à ses outils,
à nous de les nous les approprier et de les utiliser au gré de nos besoins et des situations. Et comme le dit très justement Ibtissame : “Tu vas découvrir des choses sur toi-même dont tu n’avais même pas conscience”.

 

N : Tu as animé deux ateliers, peut-on combiner les différents outils d’écriture que tu as présenté dans chacun d’eux ?

I : Oui, on peut les combiner, par exemple l’atelier “La situation” sert à traiter des événements que tu as vécus et qui ont laissé des traces en toi. L’outil le 15/15, lui est une base, une base dans le sens où tu vas le pratiquer tous les jours pendant quinze jours, cela va te permettre de prendre conscience de la force de tes pensées et de régler des situations. Mais si tu te rends compte que ces situations prennent plus de place que prévu, tu vas pouvoir utiliser le deuxième exercice.

 

Le “15/15” me rappelle le méta-modèle, cet outil linguistique de questionnement issu de la PNL qui vise à découvrir notre propre mode de fonctionnement. Ce qui n’est guère étonnant puisque Ibtissame a été formée en PNL et a même animé des cours sur ces techniques de communication. Mais elle s’est avant tout inspirée des travaux de David Burns, psychiatre américain et auteur de nombreux ouvrages sur le développement personnel. David Burn a identifié dix formes de distorsion de la pensée qui conduisent le plus souvent à des affirmations erronées. Elle ne s’est pas contentée de s’inspirer de ces travaux, elle les a adaptés et personnalisés. Notamment dans l’exercice “La situation” en intégrant la notion d’acceptation et de pardon. Ibtissame a astucieusement lié sa passion pour l’écriture avec différents outils de développement personnel.

 

​N : Tu précises bien aux participants qu’il est important de s’approprier ces outils et de les utiliser chez soi. Est-ce à dire que le changement escompté ne s’effectuent pas sans un minimum de pratique et de discipline ?

I : En fait tout changement demande une discipline. Et quand tu t’engages avec toi-même tu t’engage à suivre une discipline qui te convient. Par exemple Mohamed Ali détestait ses entraînements.  : “J’ai détesté chaque minute de mes entraînements, mais je me suis toujours répété de ne jamais abandonner. Souffre maintenant et vis le reste de ta vie en champion”.

 

N : Tu nous formes à ces outils pour nous rendre autonome, devenir acteur de notre changement. Sur ce point précis tu as les mêmes objectifs que Activ'Action : nous rendre autonome, il s’agit d’être apprenant, n’est-ce pas ?

I : Un conférencier a dit récemment : “Je ne pourrais jamais t’apprendre quoique ce soit dans ta vie”. Aucun professeur ne peux apprendre quoique ce soit à une personne. Elle va lui donner un enseignement mais c’est la personne qui va l’appliquer et se l’approprier.

 

Le changement dans la pratique en somme.

 

N : En dehors d’Activ'Action, à qui s’adresse tes ateliers d’écriture ? Sont-ils accessibles à tous ?

I : Mes ateliers d’écritures sont accessibles pour les particuliers. Je vais remettre en place des ateliers, des stages d’écriture pour des groupes. Mon objectif serait de les orienter pour les femmes battues, pour les femmes en difficulté. C’est un domaine pour lequel je me sens concernée et je pense que c’est là où ça demande un véritable changement.
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N : Est-ce important que ces ateliers se déroulent en groupe ? Qu’est-ce que cela apporte comme avantage ?

I : Ce n’est pas obligatoire que ce soit en groupe, je fais aussi de l’individuel. Parce que cela dépend vraiment des personnes, certaines ont du mal à parler en groupe, elles préfèrent prendre les outils et le faire chez elles. Pour certaines c’est beaucoup trop intime elles ont des choses très importantes à traiter et ne veulent pas en parler en groupe. Les deux me conviennent. Ce que j’aime en groupe c’est que les personnes se rendent compte plus facilement des erreurs qu’elles peuvent commettre et comment y pallier. Il y a des échanges, il y a les gens qui apprennent aux autres parce qu’en fait on est tous enseignant donc une personne qui se trompe permet aux autres de comprendre certaines choses et en plus il y a un échange une convivialité pendant ce laps de temps il y a un lien qui est créé entre tout le monde.

 

N : Peut-on revenir un peu sur ton parcours avec Activ'Action, tu es membre de la communauté depuis presque 2 ans, comment as-tu connu Activ'Action ? As-tu animé des Activ’Boost ?

I : J’ai connu Activ'Action par l’intermédiaire de l’Auberge de la Solidarité, j’étais en recherche d’emploi, j’étais assez déprimée. Sans prendre de pause tu commences à faire une dépression. Quand j’ai vu le concept d’Activ'Action, cela m’a vraiment plu, ça me correspondait tout à fait et je suis partie pour aller le tester. Ce que j’ai beaucoup apprécié c’est la notion de changer l’image du chômeur et de la rendre beaucoup plus positive.

 

N : Quel a été l’élément déclencheur pour créer ton entreprise ? Est-ce que le fait que tu sois entrée dans la communauté d’Activ'Action a été déterminant ?

I : Je ne savais pas quoi créer mais je savais que je voulais créer quelque chose.

J’ai réfléchi pendant plusieurs semaines sur ce que je pourrais faire et ensuite quand j’ai eu mon idée j’en ai parlé à Activ'Action. J’animais des Activ’Boost cela me plaisait énormément et en plus de cela avec ma formation en PNL, j’animais des cours en PNL Et au bout du compte je me suis dit comment je pourrais lier les deux. J’ai donc allié l’écriture avec mes outils et les ambassadeurs du monde et je me suis dit : “c’est ça que j’ai envie de faire”. Activ'Action m’a aidée à monter mon projet, à avoir des personnes qui m’ont entourée pour le monter, pour trouver un nom, qui m’ont encouragée tout court. À un moment je me suis dit que j’allais laisser tomber parce que je n’avais pas de formation en psychologie. J’ai envoyé un sms à je ne sais plus à qui, mais je sais que j’en ai envoyé un à Fabien. Il m’a retourné un petit paragraphe : “Il ne faut pas lâcher, vas-y, tu peux le faire, te focalise pour pas sur le diplôme”.

 

N : Tu as donc reçu le soutien d’Activ'Action et des membres de la communauté. Où as-tu testé tes ateliers en premier ?

I : Je les ai d’abord testés sur OVS [On va sortir], cela a bien fonctionné, ensuite je les ai vendus sur MeetUp. Comme c’est une idée qui est nouvelle ça prend du temps à se mettre en place et puis moi en terme de communication je suis débutante donc j’apprends, mais là j’ai compris que pour moi le mieux c’est de faire à ma méthode, c’est d’être dans l’action et surtout de démarcher. J’apprends à utiliser les réseaux comme Facebook et Youtube, ça c’est encore nouveau pour moi j’ai encore du mal mais je vais me lancer.

 

N : Que dirais-tu aux membres d’ActivAction qui souhaitent proposer un atelier ?
Des conseils à leur donner ?

I : Franchement juste de se lancer ! Ce qui est bien avec Activ'Action, c’est qu’ils ont confiance en toi tout de suite. Ils sont tellement positifs. Je me souviens lorsque j’animais un Activ’Boost, mais moi j’étais flippée, je n’avais pas d’expérience et Pauline m’a dit “Moi ça va, j’ai confiance” donc au bout du compte tu te dis si elle me fait confiance c’est que tu peux le faire. Tu as juste à te lancer !

 

 

Pour en savoir plus sur "S'écrire" : http://secrire.fr/ 

 

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